« LES TOURMENTÉS », UN FILM PASSIONNANT

Lucas Belvaux à la présentation de « Les Tourmentés » à Lyon, le 8 juillet (Photo JFM).

               Lucas Belvaux avait derrière lui une belle carrière de cinéaste quand, à la faveur de la crise sanitaire, il se lança dans l’écriture d’un roman. Ce coup d’essai fut un coup de maître : « Les Tourmentés », son premier opus littéraire, trouva son public et se vendit à plus de 50 000 exemplaires ! C’est à ce moment seulement, il l’affirme avec force, que Lucas Belvaux eut l’idée de porter son livre à l’écran. Et de se confronter au problème délicat de l’adaptation. Si Belvaux, il nous l’a dit, « ne pense pas qu’une adaptation soit forcément une trahison », plusieurs de ses films passés sont des adaptations de romans, tout un travail est nécessaire pour « sauver l’esprit du livre ». C’est que, poursuit-il, « au cinéma tous les spectateurs voient la même chose tandis que chaque lecteur fait son propre livre » Pout réussir une adaptation il faut donc « trouver dans le livre les grandes lignes directrices et s’y tenir ». Ce qui fut fait, non sans difficultés car il n’est pas facile de laisser de côté ce qu’on a , soit-même, écrit.

                Le point de départ du livre c’est l’idée que pour un chasseur expert le gibier le plus difficile à tuer c’est un humain. Lucas Belvaux se souvient que, quand il a commencé à écrire son roman, il pensait décrire les péripéties de l’affrontement d’une troublante chasseresse et d’un héros un peu paumé, décidé à prendre tous les risques pour sortir de sa situation désespérante. Ce n’est pas trahir les secrets du livre (et du film) que de révéler que l’auteur s’est finalement écarté de son projet de base, qu’il n’a pas refait « Les Chasses du Comte Zaroff », ce classique du cinéma hollywoodien des années 30, et qu’il nous livre une histoire assez différente, qu’il définit comme « un roman d’apprentissage à l’envers », que je vous laisse le plaisir de découvrir…

               Le film est passionnant : on s’attache au personnage de Skender, incarné par Niels Schneider, qui semble bien fragile face au duo que constitue son ancien collègue Max (Ramzy Bedia) et « Madame » (Linh-Dan Pham) et l’intrigue nous tient sans cesse en haleine. L’interprétation est saisissante, en particulier celle du personnage de Max : Ramzy Bedia, très loin de ses rôles comiques habituels, lui donne une dimension dramatique tout à fait remarquable. Il faut aussi souligner la place de la musique de Frédéric Vercheval, qui contribue à créer une ambiance singulière.

               Le film a été tourné en grande partie dans la région AURA, en Chartreuse et en Ardèche, « une région qui est extrêmement riche en matière de cinéma » dit le réalisateur. Il est soutenu par Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma.

               Lucas Belvaux nous a confié qu’il avait un autre roman en préparation. « Mais, cette fois, je pense dès l’écriture du livre à l’adaptation au cinéma ! »

Jean-François Martinon

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