« SIRÃt », un film plein de musique, de soleil et d’émotion à ne manquer sous aucun prétexte !

Sergi Lopez présente avec enthousiasme Sirat au Comoedia, le 5 septembre

(Photo : JFM)

Le point de départ du film est simplissime : dans une rave party au milieu du désert, un homme surgit, accompagné de son fils d’une dizaine d’années et de leur petit chien. Au milieu des « teufeurs » en transe, ils demandent si l’on a vu une jeune fille dont ils montrent la photo : c’est la fille de l’homme, la sœur du gamin, dont ils sont sans nouvelles depuis plusieurs mois.

Elle n’est pas là. Mais des teufeurs leur parlent d’une autre fête sauvage, qui doit avoir lieu plus au sud, loin dans le désert. Aussi, quand la fête est interrompue, ils décident de poursuivre la quête, en compagnie d’une poignée d’irréductibles fêtards  pittoresques.

Le voyage commence à travers des paysages grandioses, pleins de soleil, de musique, d’amitié… mais aussi de dangers.

Ce personnage, venu de nulle part et qui s’embarque dans un périple vers l’inconnu, c’est Sergi Lopez qui l’incarne. Il est le seul acteur professionnel au milieu d’un groupe de vrais « teufeurs », jamais passés devant une caméra avant le tournage : des marginaux volontaires, nettement plus jeunes que lui, avec qui – nous a-t-il dit – il a « fait famille ».

De fait, l’interprétation est complètement homogène, naturelle, convaincante : on sympathise avec cette équipe improbable, qui nous entraîne toujours plus loin à sa suite. Loin, de plus en plus loin, des espaces habités, mais aussi à mille lieues de notre quotidien – dans un monde de sensations pures, fortes, brutales, inouïes.

La musique joue un grand rôle dans ce dépaysement radical. D’abord la musique in, celle qu’on voit faire à l’écran pendant la rave ou lorsque les voyageurs organisent, pour eux seuls, un concert au milieu de nulle part. Cette musique, comme le dit un des protagonistes, « n’est pas faite pour être écoutée, mais pour faire bouger ». Tonitruante, ininterrompue, elle surprendra sans doute ceux qui, comme moi, ne sont pas des habitués des « teufs », mais on ne peut nier qu’elle crée une dynamique, qu’elle donne un rythme, une couleur spécifiques à l’action.

Et puis, il y a la musique off, celle de la remarquable bande-son, plus discrète mais indispensable. Sergi Lopez, qui l’a découverte une fois le film achevé, à sa projection au Festival de Cannes, considère que, dans Sirat,« la musique est un vrai personnage ».

Au total, Sirat est une œuvre profondément originale, ambitieuse, réussie.
On ne peut qu’approuver ce que nous a dit Sergi Lopez :

« Le film transporte quelque chose de spirituel, de métaphysique… qui résonne dans chacun d’entre nous. »

Jean-François Martinon

 

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