« France une Histoire d’Amour », un beau film de Michael Pitiot et Yann Arthus-Bertrand !

 Michael Pitiot, co-réalisateur du film, présente « France une Histoire d’Amour » au Comoedia le 6 octobre ( photo JFM )   

   

          Quand on nous annonce un film de Yann Arthus-Bertrand, on pense tout de suite y trouver de belles images et un beau message écologique ! Il y a tout ça dans « France une Histoire d’Amour » mais pas seulement !…..

           Commençons par ce que l’on attendait : les belles images , les images « à la Arthus-Bertrand », bien cadrées, monumentales, aux couleurs magnifiques. Il y en a dans le film : elles posent le cadre des différentes séquences , assurent les transitions entre elles, donnent à rêver ! Michael Pitiot, le co-réalisateur, nous a expliqué que, pour une fois, le sujet, capturé avec une caméra stabilisée, n’était pas « vu du ciel » mais du toit d’un camion ! Mais ces images attendues sont extrêmement minoritaires dans le film. L’essentiel de ce que l’on voit à l’écran, ce sont des images improvisées, capturées en direct avec des tablettes : d’une qualité irréprochable, elles donnent toutefois au film un aspect vivant, naturel , pris sur le vif qui convient parfaitement au propos.

             Car le but du film, le sous-titre l’affirme, c’est de nous amener « à la rencontre de ceux qui ont choisi la solidarité ». Un tel rendez-vous ne saurait être mis en scène, « storybordisé » : pour que l’on y croie, il faut que tout soit naturel, au risque même de ce que la tension monte entre les interlocuteurs, ce qui sera le cas plusieurs fois dans le film ! Si l’équipe avait soigneusement choisi les personnes à rencontrer, Yann Arthus-Bertrand ne savait pas à l’avance avec qui il allait s’entretenir afin de garder à l’entretien son caractère spontané. De fait, les dialogues que le célèbre photographe entame avec des personnages très divers, forains sur un marché, éleveur de brebis, défenseur de la biodiversité ou militants éco-radicaux, sans oublier « Mamie-Charge », une courageuse grand-mère qui permet à des migrants clandestins de recharger leurs téléphones, sonnent justes, sont vrais ! Et c’est ce qui fait le prix de ce film presque sans commentaire en voix off, où la musique, exclusivement constituée de chansons françaises, dont une composition originale sur le générique de fin, joue un rôle important, donnant, nous a dit Pitiot, « une troisième voix (après celle d’Arthus-Bertrand et de ses interlocuteurs) au film ».

          « France, une Histoire d’Amour » est une œuvre tonique et optimiste qui nous donne des raisons d’espérer, loin des perspectives bleu-Marine dont nous menace l’actualité. Il trace aussi un beau portrait de Yann Arthus-Bertrand auquel Michael Pitiot, son collaborateur de longue date, se plaît à rendre hommage avec ce dixième, et dernier, film réalité en commun.

Jean-François Martinon

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