La première fois que j’ai entendu David Lafore, il m’est apparu comme un ovni dans la chanson. Un extra-terrestre auquel j’ai cru et continue de croire. Qu’il atterrisse sur scène, ou qu’il se pose sur un cd, on se demande de quelle planète il tombe. Il ne fait rien comme les autres, à part de la chanson, mais une chanson décalée et d’humour, faite de jeux de mots, facétieux et taquins, qui souffle ses grains de folie avec un air de simplicité malicieuse et insolente.
Je suis ta petite culotte
Une culotte de coton blanc
je suis ta petite culotte
Bam, bam, bam
bam, bam, bam
Je suis ta petite culotte
Une culotte de coton blanc
je suis ta petite culotte
Tu cours et tu trottes
Et mes élastiques
Se tendent et s’agrippent
Tu t’assois sur moi
M’écrase et croise les jambes
M’étouffe
J’ai peur quand tu tousses
Puis en cherchant dans sa biographie, j’ai su que notre extra-terrestre venait de Nevers, qu’il avait fait des études de théâtre, en même temps que de la musique. En 1995 il fondait son premier groupe David lafore cinq têtes, qui remporte le concours de la truffe de périgueux (ça ne s’invente pas !!), et le prix SACEM en 2003, avec son premier CD. Et déjà des perles croustillantes à souhait
Je suis une fleur de rond-point
Une fleur municipale
Le gasoil me tient
par les pétales
Bien sûr on m’arrose
Mais on m’écrase
ça ne vaut rien
Une fleur de rond-point
Ses rythmes sont teintés de pop, de musique africaine, de jazz, et plus récemment d’électro, et tout ça dans un apparent joyeux foutoir, mais tellement bien fait, que leur poésie nous séduit dès la première écoute, comme cet un baiser, une bombe
Un baiser, une bombe
de ta bouche explose
Sur ma bouche en plein jour
Alors mes mains blanches
Toutes se dérobent
la foule de tes hanches
Hurlent sous ta robe
Un baiser, une bombe
de ta bouche explose
Sur ma bouche en plein jour
Alors mes mains blanches
C’est d’un coup de scalpel verbal que David Lafore nous fait rentrer dans la tête d’un jaloux. C’est chirurgical, net et précis et tellement vrai !!
Qu’est-ce t’as fait où t’étais c’est qui ?
Quand qui quoi comment quand qui ça ?
Que tu dis non mais que tu dis !
Ah ! D’accord c’est ça quoi comment ?
Où est-ce que c’est quand c’est chez qui ?
Si t’y vas j’y vais quoi pourquoi ?
T’y vas pas j’y vais pas tu dis ?
Quoi t’attacher t’attacher quoi ?
Moi, jaloux ? T’es folle !
Moi, jaloux !
Moi, jaloux ? T’es folle !
Moi, jaloux, mais non !
J’rigole !
L’imaginaire jamais en reste, l’infatigable compositeur, vient de sortir son huitième album, Opéra, un mini album de cinq titres, dont on dit de lui qu’il est lumineux et gai.
Encore un soleil couchant
Encore un soleil couchant
Encore un soleil couchant
Encore un soleil
Ah, t’es au paradis, j’suis au paradis aussi
Donc le paradis ça doit être ici
En fait le paradis, c’est nous
On se touche, touche avec les genoux
Et dans nos mains il y en a plein d’amour qui court le long
Des ravines, des ravines, des collines, des collines
Des pentes, des pentes, des ravines, des ravines
Tu me guili, guili avec tes yeux
Tu te caches caches dans tes cheveux
Et on fait un vœu
Trois quatre ensemble si tu le veux
David Lafore c’est aussi et bien sûr la scène, accompagné ou en solo, mais toujours proche du public, à qui il ne cesse de tendre la parole, alors ne le manquez sous aucun prétexte. Il sera le 27 novembre 20h au Shalala, à Lyon.
Didier Venturini
PHOTO : David Lafore sera le 27 novembre 20h au Shalala, à Lyon. Photo Ori Bahat
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